Sur la base du recensement de la population (INSEE) et du recensement général agricole (RGA), une analyse démographique a été conduite. Elle concerne la population humaine et le bétail identifié dans le RGA sous le terme d'UGB (Unité de Gros Bétail). Le tableau ci-dessous présente la démographie de ces deux populations et son évolution en 1999 (2000) et 2010 pour les 70 communes du haut Allier situées en amont de Langeac.
Démographie humaine et d'UGB des 70 communes du haut-Allier localisées en amont de Langeac (d'après les données du RGA) |
1. Démographie des communes du haut-Allier
La
carte de la population communale en 2010 montre que la population du
haut bassin de l'Allier est concentrée dans 3 communes : Langogne,
Saugues et Langeac. Plus à l'aval, Brioude et ses communes limitrophes
constituent un dernier foyer de population. Le rôle attractif du
Puy-en-Velay peut également être souligné, puisque les communes
limitrophes partiellement à l'extérieur du bassin versant de l'Allier
sont également des zones où la population est plus forte.
L'évolution démographique communale des périodes 1990-99 et 1999-2010 traduit des phénomènes complémentaires en faisant apparaître en rouge les accroissements et en bleu les diminutions de population :
- Globalement, les communes du haut-Allier ont perdu une partie de leur population au cours des deux périodes (large dominante de la couleur bleu sur les cartes).
- Une seconde information de ces cartes est le poids de plus en plus fort des communes situées en périphérie des centres urbains principaux qui présentent toutes un solde positif, alors que la population de la commune principale baisse (Langeac, Langogne et Brioude).
- Le pouvoir attractif du Puy-en-Velay, situé à l'extérieur du bassin de l'Allier, est fort et se renforce entre 1999 et 2010, comme l'illustre l'accroissement de la population des communes localisées dans le Centre-Est des cartes d'évolution.
2. Populations animales communales (Unité de Gros Bovins - UGB)
Dans
le Recensement Général Agricole, le cheptel animal communal est
comptabilisé en Unités de Gros Bovins. L'analyse de l'effectif total des 70 communes du haut-Allier localisées en amont de Langeac montre que la population animale est de l'ordre de 4 fois supérieure à la population humaine (voir tableau ci-dessus), traduisant ainsi sa forte
vocation pastorale. Cette population a baissé de l'ordre de 2320 UGB (-3%) entre 2000 et 2010.
L'analyse statistique de la population d'UGB 2010 à l'échelle communale indique que la moitié des communes étudiées (35) avait en 2010 une population animale inférieure ou égale à 860 UGB, 25% (17) d'entre-elles avaient moins de 430 UGB et 25% (17) d'entre-elles plus de 1420 UGB.
L'analyse statistique de la population d'UGB 2010 à l'échelle communale indique que la moitié des communes étudiées (35) avait en 2010 une population animale inférieure ou égale à 860 UGB, 25% (17) d'entre-elles avaient moins de 430 UGB et 25% (17) d'entre-elles plus de 1420 UGB.
Graphique présentant la répartition du nombre d'UGB pour les 70 communes du haut-Allier situées en amont de Langeac, en 2010 (d'après les données du RGA). |
Les images de l'évolution communale du cheptel traduisent plutôt, quant à elles, des situations contrastées:
- Entre 1988 et 2000, les communes du haut-bassin ont vu s'accroître le nombre de têtes de bétail, comme en atteste la prédominance de cercles jaunes orangés sur la carte.
- Entre 2000 et 2010, le cheptel des communes est globalement en baisse. On note cependant que la population de bétail continue de progresser sur les plateaux SO du haut-Allier, alors qu'elle tend plutôt à diminuer dans les communes bordant le cours de l'Allier et dans la partie aval du haut bassin versant.
Le lecteur notera que cette
analyse purement démographique ne prend pas en considération les
éventuelles modifications des pratiques pastorales (intensification des
pratiques pastorales, intensification de l'amendement des prairies,
progression des pratiques d'ensilage), qui elles relèvent d'un autre
type d'approche.
Si
l’occupation humaine du haut-bassin versant reste faible (moins de 20.000
habitants), le nombre d’UGB est quant à lui nettement plus fort, dépassant
80.000 unités. Il est communément admis par les spécialistes que :
- chaque UGB représente une charge fertilisante de 73 kg d’azote (N) par an ;
- chaque UGB équivaut à une valeur polluante de 13 Equivalent Habitant (EH) pour le phosphore P (soit 12 kg de P/an), et de 18 EH pour la Matière Organique (soit 394 kg de MO/an).
De ces chiffres, il résulte que le bétail
de l’ensemble des communes du haut-Allier équivaut à plus d’un million d’EH
pour la valeur polluante en P et à près de 1.45 million d’EH pour la valeur
polluante en MO.
Les déjections de ces animaux, qui servent à engraisser les pâtures et cultures, sont autant de sources de pollution diffuse pour les eaux superficielles du réseau hydrographique. En plus des pertes directes dans les eaux superficielles que certaines études estiment à 1,5% des déjections animales annuelles, les 98,5 autres pourcents des rejets sont épandus sur les prairies et cultures, et sont donc théoriquement totalement consommés lors de la croissance des plantes. Si tel n’est pas le cas, ces nutriments résiduels, notamment l’azote et le phosphore, sont aussi transférés dans le réseau hydrographique via le cycle hydrologique (ruissellement de surface et dans les sols, infiltration dans les nappes) et alimentent les écoulements fluviatiles, comme le soulignent différentes études. Cette pollution diffuse vient alors dynamiser la production de matière organique primaire des cours d’eau, au final, dégradant la qualité de l’eau.
Parmi
l’ensemble des facteurs explicatifs (épuration incomplète des eaux transitant
par les STEP, effet des réservoirs de l’Allier et de ses affluents…), il ainsi indispensable
de prendre en considération la vocation agropastorale marquée de la haute vallée
de l’Allier pour aborder la question de la qualité de l’eau et des facteurs qui
pourraient conduire à son altération. Le suivi de la qualité de l’eau de
l’Allier et de ses affluents montre que la production primaire n’est pas
négligeable si on se réfère à leur position en tête de réseau hydrographique.
Cette production est notamment indiquée par le fort développement phyto-planctonique
qui rend les blocs et galets du fond du chenal extrêmement glissants. On peut donc
suspecter un lien de cause à effet entre la teneur en nutriments de la rivière
et de ses affluents, et la masse de bio-film benthique produite et couvrant le
fond du chenal.
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